Il ne se passe pas une seule journée sans un article sur les millennials, les générations Y ou Z…. Des générations « impossibles » à comprendre, à manager, à canaliser, à motiver… Ce phénomène est-il une réalité ou l’effet d’un discours marketing ?

Si nous concevons bien la notion de génération par tranche d’âge, et donc de vécus comparables (environnement, société, niveau technologique…), selon nous, il nous est difficile d’admettre qu’une génération perdure dans le temps sans influencer les générations qui l’entourent.

Toute nouvelle génération, une fois intégrée dans la société, y injecte ses nouveaux modes de pensées, ses nouveaux comportements, ses nouvelles technologies… Les générations qui l’ont précédé sont ainsi « contaminées ». Mais la nouvelle génération s’inscrira dans la société en adoptant tel un caméléon certains principes auxquels leurs aïeux ne pourront déroger. C’est la force naturelle de l’adaptation et de l’évolution.

Plutôt que de parler des nouvelles générations X, Y, Z… nous parlons volontiers de générations virales puisqu’elles influencent la société et l’entreprise, et leur permettent de passer une nouvelle étape.

La nouvelle génération est épouvantable. J'aimerais tellement en faire partie !

Oscar Wilde

Faut-il avoir peur de ces nouvelles générations ?

Non, bien-sûr !

Souvent nous entendons de nombreux reproches concernant leurs futurs capacités à s’intégrer dans l’entreprise : « ils ne veulent plus travailler », « ils ne respectent pas l’autorité »… Nous pensons que dans les 60’s ou 70’s nous pouvions entendre les mêmes propos, les mêmes interrogations.

La bonne question à se poser est plutôt : est-ce que mon organisation est compatible avec les nouvelles générations ou est-elle encore trop ancrée dans un management, une proposition de « carrières », des technologies… d’un autre âge ?

En fait, ce qui nous fait douter des compétences et de l’attitude de ces nouvelles générations vient surtout de notre profonde peur du changement. Rester immobile semble si facile.

En caricaturant un peu, nous pourrions dire qu’en matière de travail l’évolution graduelle des attentes peut se résumer par génération.

Avant les 60’s

  • Gagner ma vie
  • Soutenir financièrement ma famille

Après les 60’s

  • Un travail qui me plait
  • Faire carrière

Après les 90’s

  • Du temps pour ma famille et mes proches
  • Autonomie et responsabilisation

Depuis 2000

  • Des projets que j’aime plutôt qu’une carrière
  • Un métier qui a du sens et respecte mes valeurs
  • Des technologies et des outils en phase avec mon quotidien

L‘évolution du mentoring illustre bien la compatibilité des générations

Selon nous, toutes les générations sont compatibles entre elles si on leur laisse la possibilité d’échanger et de s’écouter réciproquement. En creusant un peu, et en étant réaliste sur nos attentes aux mêmes âges, on se rend compte que nous n’étions pas si différents et que leurs aspirations sont souvent compatibles avec les nôtres.

Dans une étude de 2015, l’institut allemand Trendence démontrent que les jeunes qui souhaitent intégrer la voie de l’apprentissage sont dans leur très grande majorité (80%) en attente d’un feedback transparent à la fois sur ce qu’ils font de bien et ce sur quoi ils doivent progresser. Les trois quarts d’entre eux recherchent un mentor, bien souvent plus âgé qu’eux.

Est-ce que l’on peut s’imaginer un instant qu’il puisse y avoir une différence avec les générations précédentes ? Bien-sûr que non. Alors la différence où se trouve-t-elle ? Dans l’expérience vécue. Les plus vieilles générations ont appliqué un management souvent plus directif qui mettait en avant la plupart du temps que les erreurs commises. Les jeunes soulignent simplement l’importance dans la motivation de prendre en compte ce qui est positif. Une évidence aujourd’hui !